24 NOVEMBRE 1997
PLAN NATIONAL DE PASSAGE À L'EURO

Le plan de passage
pour les citoyens


L'instauration de l'euro supprimera tout risque de change pour lecitoyen dans ses opérations à l'intérieur del'Union monétaire. Avec la monnaie unique, il lui serapossible de comparer et de régler facilement le prix de toutproduit européen dans des conditions de transparencenouvelles.

À compter du 1er janvier 1999, le citoyen pourrarecourir à l'euro, sans y être obligé. Tout seracependant mis en place pour répondre à une demande detransactions en euros qui devrait croître progressivement.L'existence de la période transitoire permettra au citoyen des'habituer progressivement à ce nouveauréférentiel.

Plan de passage à l'Euro :
Table des matièresgénérale


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Sommaire :

La dénomination de la monnaie unique

Les salaires, traitements et pensions

  1. Les salariés des entreprises
  2. Les salariés des administrations publiques

Les moyens de paiement

  1. La monnaie scripturale
  2. La monnaie fiduciaire

Les consommateurs

  1. La concertation avec les consommateurs
  2. Les initiatives des entreprises relatives à l'information des consommateurs
  3. Les contrôles

La sensibilisation des milieux scolaires

L'information des citoyens


La dénomination de la monnaie unique

Avec l'introduction de l'euro, ce sont deux mots nouveaux," euro ", et sa subdivision " cent " (100 cents =1 euro), qui font irruption dans le langage courant utilisépar le citoyen français.

Il est recommandé à cet égard(note 1) :

Les salaires, traitements et pensions

Sera traitée dans ce chapitre la question du basculementdes bulletins de salaire à l'euro, c'est-à-direl'expression en euros de leur montant. Cette question estdifférente de celle de la monnaie de règlement dessalaires, qui sera fonction au 1er janvier 1999,du choix de chaque salarié. En effet, selon que son comptebancaire sera libellé en francs ou en euros, le salariéverra son compte crédité du montant de son salaire enfrancs ou en euros, grâce aux convertisseurs, selon le souhaitqu'il aura exprimé.

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1. Les salariés des entreprises

Si, d'un point de vue juridique, rien ne s'oppose à ce queles entreprises établissent les bulletins de salaire en eurospendant la période transitoire, il est recommandé quece passage s'effectue de la manière la plus consensuellepossible, après une concertation avec les salariés ausein de l'entreprise.

Lorsqu'elles établissent les bulletins de salaire en euros,les entreprises devraient respecter un certain nombre de principes,et en particulier :

En cas de passage à l'euro des bulletins de salaire avantle 1er janvier 2002, elles devraient parailleurs communiquer en francs, en fin d'année, à leurssalariés le montant de leur salaire imposable pour l'exercice.

Il sera, par ailleurs, nécessaire d'habituerprogressivement les salariés à l'expression de leurssalaires en euros, au cours de la période transitoire, sous lesformes que les entreprises choisiront (contre-valeur en euros dusalaire net par exemple).

En toute hypothèse, le choix de l'unitémonétaire de libellé des bulletins de salaireconditionne le basculement des déclarations sociales àl'euro. Si les bulletins de salaire sont en francs, lesdéclarations sociales seront également établiesen francs.

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2. Les salariés desadministrations publiques

À compter du 1er janvier 1999, pour lesbulletins de salaire édités par les administrationspubliques d'État, le montant net fera l'objet d'un doubleaffichage : il sera indiqué en francs et en euros.

Il en ira de même des pensions d'État.

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Les moyens de paiement

1. La monnaie scripturale

Dès le 1er janvier 1999, l'ensemble des moyensde paiement scripturaux (chèque, TIP, virement,opération par carte bancaire, avis deprélèvement, télépaiement) pourraêtre émis en euros à la demande des utilisateursqui le souhaiteront. Les établissements de crédit, pouréviter tout risque de fraude et d'erreur, ontdécidé la création, pour les chèques etles TIP, de formules spécifiques en euros, qui pourrontêtre proposées aux clients.

Le passage à l'euro n'imposera pas la distribution denouvelles cartes bancaires : ce sont en effet les logiciels desterminaux qui seront progressivement modifiés pour permettred'effectuer des paiements en euros.

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2. La monnaie fiduciaire

La monnaie fiduciaire pendant la période transitoire

Entre le 1er janvier 1999 et le 1er janvier2002, les billets en francs français auront seuls courslégal sur le territoire national.

À partir du 1er janvier 1999, les billetslibellés dans les unités monétaires des autrespays de l'Union monétaire pourront êtreéchangés gratuitement contre des billets en francs, auxguichets de la Banque de France, conformément autraité.

Jusqu'à la date d'introduction des billets et despièces en euros, les Banques centrales continueront de veillerà l'entretien et à la gestion de la circulationfiduciaire en unités monétaires nationales.Parallèlement, la fabrication du stock de billets et depièces en euros sera lancée :

L'introduction des billets et des pièces en euros

Les billets et les pièces en euros seront introduits le1er janvier 2002 (note 3).

La nouvelle gamme de billets sera composée de septcoupures, différenciables par leur format croissant et leurgamme de couleurs : 5 (gris), 10 (rouge),20 (bleu), 50 (orange), 100 (vert), 200 (jaune)et 500 (violet) euros.

Le thème graphique (éléments architecturauxdes diverses périodes de l'histoire européenne)symbolise les liens entre les peuples européens et l'ouverturequi caractérise la construction européenne. Au rectodes billets, seront déclinés des fenêtres etportails aux styles architecturaux datant de différentesépoques. Les douze étoiles de l'Union serontégalement reproduites sur cette face. Au verso, selon lemême principe, figureront des ponts de stylesdifférents. Les deux faces des billets seront trèsprobablement communes à l'ensemble des pays, sans aucun signenational distinctif.

La nouvelle gamme de pièces en euros sera composée dehuit pièces, qui se répartissent de la manièresuivante : 1 centième, 2, 5, 10, 20 et 50centièmes d'euro, appelés " cents " et1 euro et 2 euros.

Chacune des pièces comportera :

Les modalités de mise en circulation des billets et despièces en euros et de retrait des billets et des piècesen francs

Au 1er janvier 2002 au plus tard, les autoritésmonétaires commenceront à mettre en circulation lesbillets et les pièces en euros sur le territoirefrançais. Ces billets et pièces auront, dès leurintroduction, cours légal dans l'ensemble des pays participantà l'Union monétaire.

Les billets et les pièces en francs seront progressivementretirés de la circulation à partir du1er janvier 2002, sur une périodemaximale de six mois, et qui sera probablement nettementinférieure. Les établissements de crédit etd'autres opérateurs économiques participeront auxopérations de retrait des billets et des pièces enfrancs à partir du 1er janvier 2002 etjusqu'à la fin de la période de retrait.

Au-delà de cette période, les billets et lespièces en francs pourront continuer à êtreéchangés gratuitement aux guichets de la Banque deFrance.

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Les consommateurs

La monnaie unique sera, pour le consommateur, la traduction de sonappartenance à l'Union européenne. Il importe donc derépondre de manière concrète à sesattentes pour qu'il puisse s'adapter, sans appréhension,à l'euro.

Pour atteindre cet objectif, les pouvoirs publics ontengagé la concertation entre les consommateurs et lesprofessionnels, afin d'assurer une information efficace ettransparente sur les prix, et renforceront leur surveillance desmarchés lors du passage à l'euro.

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1. La concertation avec lesconsommateurs

La concertation avec les consommateurs s'effectue notamment ausein du Conseil National de la Consommation (note4). Cette concertation (note 5) aura lieutout au long de la période de passage à l'euro :le groupe de travail permanent mis en place au Conseil National de laConsommation à la fin de l'année 1996 poursuivraen effet ses travaux jusqu'à la fin del'année 2002.

Le Conseil National de la Consommation a rendu, en juin 1997,deux avis concernant respectivement la dénomination àadopter dans le langage courant pour la subdivision de l'euro (lecent) (note 6) et l'application desrègles d'arrondissage dans les relations entre lesconsommateurs et les professionnels (note 7).

Il devrait rendre prochainement un avis sur le double affichagedes prix des produits et services. Il importe, en effet, que leconsommateur s'adapte rapidement et dans les meilleures conditionsà la nouvelle échelle des prix, avant l'introductiondes billets et des pièces en euros. L'éducation àla nouvelle monnaie constitue en effet un objectif majeur pour lesconsommateurs. Cet avis n'épuisera pas pour autant l'ensembledes questions à régler.

Aussi le Conseil National de la Consommation poursuivra-t-il sestravaux pour rendre des avis sur d'autres sujets pratiques quiintéressent le consommateur. Sans en dresser une listeexhaustive, les avis suivants concerneront :

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2. Les initiatives des entreprisesrelatives à l'information des consommateurs

L'information par les entreprises

L'information est un élément tout à faitessentiel du succès de la monnaie unique. Pour accoutumerprogressivement le grand public à l'utilisation de l'euro, ilest recommandé aux entreprises :

À cette fin, des moyens simples de conversion devrontêtre mis à la disposition du public (calculettes,affichage en francs et en euros des montants deréférence, bornes à scanner etc.).

Les entreprises devront en outre êtreparticulièrement attentives à appliquer de façonrigoureuse les règles de conversion et d'arrondissageprévues par le premier règlement dès qu'ellessouhaiteront donner une information à la fois en francs et eneuros, même si cette information n'est qu'indicative, età donner toutes les explications nécessaires surl'application de ces règles.

Par ailleurs, les entreprises devront veiller à former aupréalable le personnel qui sera au contact avec leurs clients,de façon à ce qu'il soit en mesure de répondreà leurs questions.

L'information par les grands facturiers des services publics

À compter du 1er janvier 1999, les grandsfacturiers que sont EDF, GDF, la Poste et FranceTélécom, prévoient un double affichage sur leursfactures. Pour toutes les factures, sera affiché au pied de lafacture, à côté du total TTC en francs,l'équivalent en euros, le détail de la facture restanten francs. Le montant global sera également indiqué dansles deux unités monétaires sur les TIP(note 8) émis par EDF et GDF.

Ce double affichage concernera également pour la Poste lesrelevés de compte et d'opérations et les bulletins desalaire. Les documents relatifs aux produits et services en euros,comme les OPCVM, afficheront de leur côté lescontre-valeurs en francs.

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3. Les contrôles

Au-delà des mesures préconisées par leConseil National de la Consommation, les services de contrôle,notamment ceux de la Direction générale de laconcurrence de la consommation et de la répression desfraudes, contribueront à sécuriser les paiements eneuros, en veillant à la transparence des transactions et aulibre jeu de la concurrence. Les contrôles porteront notammentsur le respect des règles du code de la consommation(affichage des prix, régularité des publicitéscommerciales, offres promotionnelles, etc.) qui s'appliquent pour lesachats les plus courants des consommateurs.

L'ensemble des outils de conversion dans les unitésmonétaires (cela concerne aussi bien les convertisseurs, dontles calculettes, que les autres instruments proposant un doubleaffichage) devra également pouvoir être audité.C'est la condition nécessaire pour s'assurer du strict respectdu premier règlement européen ainsi que desrecommandations nationales complémentairesélaborées par le groupe de travail

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La sensibilisation des milieux scolaires

Les enfants scolarisés, futurs utilisateurs de l'euro,joueront un rôle déterminant dans la diffusion del'information sur cette importante réforme.

C'est pourquoi le ministère de l'ÉducationNationale, de la Recherche et de la technologie adécidé d'inscrire l'information sur l'euro dans lesprogrammes d'enseignement. Ces tâches d'ajustement desprogrammes concernent tous les niveaux d'information et lesdifférentes voies de formation générale,technologique et professionnelle.

Cette sensibilisation à l'euro dans les programmesd'enseignement nécessite des actions de formation desenseignants qui sont prévues dès l'année 1997pour les programmes de sciences économiques et sociales.Celles-ci seront amplifiées dans les plans académiquesau cours de l'année scolaire 1998/99.

En dehors de l'information que recevront les élèvesau travers des programmes d'enseignement, le ministère del'Éducation nationale, de la recherche et de la technologie aprévu une série d'information en fonction desdifférents niveaux scolaires.

Dans le primaire, une action pédagogique spécifiquesera préparée pour l'annéescolaire 1998-1999 pour les classes de CM 1 et CM 2.Dans les lycées, un dossier sur l'euro sera adressédans les prochaines semaines aux enseignants d'économie et degestion, ainsi que d'histoire et de géographie. Ce dossiercomportera un document d'information réalisé parl'Inspection générale, ainsi que certains supports decommunication réalisés à l'occasion de lacampagne lancée par les pouvoirs publics le 24 novembre 1997.Enfin, dans l'ensemble des lycées et collèges tous lesenseignants recevront personnellement la brochure " l'euro etmoi ".

Enfin, le Centre national de documentation pédagogique(CNDP) préparera en collaboration avec la5e chaîne une série d'émissionstélévisées à caractèrepédagogique consacrées à la constructioneuropéenne et au passage à l'euro.

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L'information des citoyens

Toutes les études réalisées font étatd'une forte demande d'information concrète etpédagogique de la part du grand public pour permettre àchacun de se préparer dans les meilleures conditions auxéchéances et d'être préparé auxconséquences de cette réforme dans sa vie quotidienne.

Pour répondre à cette demande les pouvoirs publicsont adopté le 30 octobre 1996 un plan de communicationpluriannuel sur le passage à l'euro.

La première phase de ce plan concernant le grand public aété lancée le 24 novembre 1997. Cettecampagne précise les activités qui basculeront àl'euro dès le 1er janvier 1999 (la Bourseet les marchés financiers) et celles qui ne serontconcernées qu'après 2002 (l'introduction desbillets et des pièces). Cette large information estréalisée en partenariat entre le Gouvernementfrançais et l'Union européenne et privilégie lessupports de communication de proximité :

Parallèlement, des opérations d'information endirection de certains relais essentiels ont étéengagées :

Cette opération spécifique amplifie les actionsengagées par l'administration pour informer le public sur lepassage à la monnaie unique :

Ces actions d'information sont relayées au niveaurégional par les initiatives complémentaires despréfets et des trésoriers-payeursgénéraux, en liaison avec les comités depilotage créés dans chaque département(notamment par l'organisation de colloques régionaux).

L'information des citoyens et des entreprises se poursuivra bienentendu en 1998 et jusqu'en 2002. Une attention touteparticulière sera apportée aux personnes les plusfragiles ou défavorisées.

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Notes

(1) " Recommandations concernant ladésignation de l'unité monétaireeuropéenne et de sa subdivision " (7 mai 1997) de laCommission générale de terminologie et denéologie et avis du Conseil National de la Consommation (19juin 1997).

(2) La marque du pluriel n'apparaît passur les billets et les pièces en euros (ou en cent) car ceux-cicirculeront sur le territoire de l'ensemble des pays de l'Unionmonétaire, dans lesquels les marques du pluriel sont diverses.

(3) cf. Conseil Ecofin du 17 novembre 1997

(4) Cet organisme de concertation quiregroupe, les représentants des intérêtscollectifs des consommateurs et usagers et les représentantsdes professionnels, a été chargé de donner auxPouvoirs Publics des avis sur les mesures ou actions àentreprendre pour que le basculement des opérationseffectuées en euros par les consommateurs s'effectue dans desconditions optimales.

(5) Cette concertation s'effectueégalement avec le groupe "  Simon/Creyssel ".

(6) Le contenu de cet avis est décritdans la partie consacrée à la monnaie.

(7) Pour l'essentiel, il apréconisé de limiter les différencesrésultant des règles d'arrondissage en ne convertissantque le montant global d'une même opération (ex : laconversion au pied d'une facture comprenant plusieurs achatseffectués par le consommateur), conformément àla recommandation du document sur les arrondis.

(8) Titre interbancaire de paiement


© Ministèrede l'Économie, des Finances et de l'Industrie,11/97