L'ÉTAT ET L'EURO: OPÉRATIONSBUDGÉTAIRES
ET COMPTABLES PENDANT LA PÉRIODE TRANSITOIRE

Le cadre juridique et réglementaire


Sommaire
Le cadre juridique
  1. Le scénario de passage à lamonnaie unique
  2. Les deux règlements communautaires duConseil

Les principales orientations du vade-mecuminformatique

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Le cadre juridique

1. Le scénario de passageà la monnaie unique

Le Traité de Maastricht prévoit, pour lesÉtats membres remplissant les conditions, l'introduction del'euro comme monnaie unique dès le1er janvier 1999 c'est-à-dire lors de lafixation irrévocable des cours de conversion entre l'euro etles monnaies nationales des États participants.

Le scénario pour le passage à la monnaie unique aété précisé lors du conseileuropéen de Madrid (15 et 16 décembre 1995).Il comporte trois étapes du1er janvier 1999 au30 juin 2002 :

Une première étape, dite " périodeintérimaire ", commencera avec la définition,dès que possible en 1998, de la liste des États membresqualifiés pour entrer en troisième phase sur la base dedonnées de l'année 1997 et se terminera le1er janvier 1999.

Le directoire de la Banque centrale européenne (BCE) seranommé et la nouvelle BCE se substituera à l'Institutmonétaire européen (qui fonctionne depuis le1er janvier 1994 et dont le siège se trouveà Francfort). La législation nécessaire àla conduite d'une politique monétaire en monnaie unique par leSystème européen de banques centrales (SEBC,composé de la BCE et des banques centrales nationales)dès le début de la troisième phase seraadoptée.

Une seconde étape dite " périodetransitoire " commencera avec l'entrée entroisième phase de l'Union économique etmonétaire, le 1er janvier 1999, et se terminera le31 décembre 2001.

Cette étape sera marquée par :

Le point 9 du scénario de référence pour lepassage à la monnaie unique défini lors du Conseileuropéen de Madrid (15 et16 décembre 1995) a posé la règle ditedu " Ni-Ni ", ni obligation, ni interdiction. De cetterègle découle que pendant la période detransition (1er janvier 1999 -1er janvier 2002 au plus tard) lesopérateurs économiques auront la facultéd'utiliser l'euro ; ils ne devraient pas pour autant yêtre contraints. Le projet de règlement surl'introduction de l'euro précisera les modalitésd'application de cette règle.

C'est pourquoi cette étape sera égalementmarquée par :

Une troisième étape du 1er janvier2002 au 30 juin 2002 au plus tard.

L'introduction des pièces et des billets en euros doitintervenir au plus tard le 1er janvier 2002. Le1er janvier 2002, l'ensemble des montants exprimésen francs dans les textes et les contrats seront convertisautomatiquement en euros en vertu de la réglementationeuropéenne. Cette étape se terminera au plus tard le30 juin 2002 lors de la suppression du cours légaldes unités monétaires nationales.

Ce scénario de passage à la monnaie unique al'avantage :

2. Les deux règlements communautairesdu Conseil

Deux règlements du Conseil de l'Union devront fixer lecadre juridique pour l'utilisation de l'euro. Il s'agit durèglement n° 1103/97 concernant certainesdispositions relatives à l'introduction de l'euro ainsi que duprojet de règlement sur l'introduction de l'euro qui seraadopté formellement lorsque les États membresparticipants auront été désignés.L'objectif essentiel du premier texte est de précisercertaines dispositions techniques, notamment sur les arrondis et lacontinuité des contrats. Les différents pays ontsouhaité que ce document soit adopté le plus vitepossible, de façon à ce que les agentséconomiques aient rapidement un certain nombre deréponses techniques à leurs interrogations. Le secondtexte organise le statut juridique de l'euro (organisation duprincipe de non obligation - non interdiction, organisation desdifférentes étapes).

Règlement n° 1103/97 concernant certainesdispositions relatives à l'introduction de l'euro

L'adoption de ce texte est fondée sur l'article 235 dutraité qui prévoit que, lorsque des dispositions sontnécessaires pour répondre à des objectifs dutraité, mais que le traité n'a pas prévu lesmoyens d'action à cet effet, le Conseil peut adopter lesdispositions nécessaires à l'unanimitéaprès consultation du Parlement européen. Ce texte aété adopté formellement par le Conseil en 1997(texte publié au Journal Officiel des Communautéseuropéennes le 19 juin 1997).

Le texte aborde les trois thèmes suivants :

Il est prévu par le règlement communautaire quel'ECU, panier des monnaies, soit supprimé et remplacépar l'euro au taux de un pour un.

Elle est réaffirmée. Elle sera contraignantevis-à-vis de tous les litiges susceptibles d'intervenir dansl'Union européenne. Les contrats ne peuvent donc êtremodifiés que par un commun accord des parties contractantes.

Le taux de conversion sera exprimé avec 6 chiffressignificatifs, dont 5 chiffres après la virgule. Le tauxseul, et non son inverse, pourra être utiliséofficiellement dans les calculs. Pour passer d'une unitémonétaire nationale d'un État membre participantà une autre, la conversion passera par l'euro. La règlegénérale d'arrondi pour les paiements et l'inscriptionen comptabilité retient 2 chiffres après la virgule.Ainsi, par exemple, après calcul, 3,414 est arrondi à3,41 ; 3,416 est arrondi à 3,42 et 3,415 est arrondià 3,42.

Projet de règlement sur l'introduction de l'euro

Il ne sera adopté qu'au début de 1998.Mais pourrépondre aux demandes de précisions de la part desopérateurs, ce projet de texte a reçu un aval politiquedu Conseil européen de Dublin.

Le texte prévoit que l'euro est la monnaie des Étatsmembres de l'Union économique et monétaire àpartir du 1er janvier 1999 et que lesunités monétaires nationales se définissentcomme des subdivisions de l'euro.

Des dispositions transitoires traduisent le principe de nonobligation - non interdiction.

Par ailleurs, des opérations en francs ou en euros pourrontêtre effectuées à partir d'un même comptebancaire, en francs ou en euros, les banques assurant les conversionsautomatiquement.

Pour le débiteur : toute dette, libellée dansl'une ou l'autre des monnaies et payable par inscription sur uncompte du créancier, peut être payée dans l'uneou l'autre des monnaies.

Pour le créancier : l'imputation sur son comptes'effectue dans l'unité monétaire de ce compte.

Table des matières

Les principales orientationsdu vade-mecum informatique

Le vade-mecum informatique, élaboré en 1996 par legroupe informatique de la Mission euro, présentait un certainnombre d'orientations guidées par deux préoccupationsmajeures :

  1. faire au plus simple pour gérer la période transitoire (1999-2001) ;
  2. préparer minutieusement le basculement définitif (à partir de 2002).

Il s'agit d'adapter les outils informatiques afin d'une partd'être en mesure d'accepter de l'euro dès le1er janvier 1999, et d'autre part de basculerl'ensemble des applications en monnaie unique àl'échéance fixée, soit le1er janvier 2002.

La période 1999/2001 n'étant qu'une phasetransitoire au cours de laquelle une masse critique, mais a priorilimitée, d'opérations sera gérée eneuros, il devrait dès lors être inutile de compliquerles adaptations.

Il est possible de faire simple tout en répondant auxexigences de gestion de la masse critique, et tout en sepréparant à prendre en compte les demandes des agentséconomiques qui attendent des administrations qu'ellesmontrent la voie dans l'adoption de la monnaie unique.

Pour la période transitoire, les hypothèses detravail du vade-mecum étaient les suivantes :

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Une seule monnaiegérée dans les applications de gestion : le franc,en application du principe de simplicité

Cependant, il faut être en mesure, si les pouvoirs publicsou les " clients " le souhaitent, d'accepter de l'euro, en" périphérie " de ces applications.

Ainsi des règlements, en monnaie scripturale uniquement,pourront être réalisés dans les deux monnaies parles " clients ". Il peut être envisagé parailleurs de faire des restitutions sous forme de sortie" papier ". Par exemple, le " net àpayer " sur les bulletins de paye pourrait comprendre unaffichage, au niveau du résultat et non du détail, tanten francs qu'en euros. En outre, un paiement pourra être faiten euros, à la demande du créancier.

Le vade-mecum précisait :

La prise en compte des deux monnaies estexternalisée. Un convertisseur en entrée et en sortiedes applications permet de véhiculer dans celles-ci du franc,même si l'opération en entrée et (ou) larestitution sont libellées en euros ".

" Un code monnaie E, sera intégré dans lesapplications pour repérer l'utilisation de l'euro enentrée, et ce à des fins statistiques -mesurer l'impactde l'euro pendant cette période- et pour permettre, en sortie,les restitutions en euros et les règlements en euros... ".

Table des matières

Un système decomptabilité maîtresse/comptabilité miroir

La tenue d'une comptabilité maîtresse/ miroir par lescomptables publics de l'État doit permettre de mesurer enpermanence la part des opérations de l'Étatréalisées en euros.


Table des matières

© Ministèrede l'Économie, des Finances et de l'Industrie,19/11/97