Est-ce que l’on apprend mieux en jouant ? Oui et de tous temps ! Cette question évacuée, il reste donc à nous pencher sur la vraie question derrière la fausse : comment apprendre différemment au XXIème siècle ?
Car s’il est bien une activité humaine qui connaît une inertie fantastique, c’est bien celle de l’éducation, dans ses institutions, ses acteurs, ses objectifs, ses modalités. Le numérique ne nous offre pas seulement l’opportunité de remettre en cause ces inerties, mais aussi de changer les termes mêmes du rapport au savoir.
Là où l’enjeu était au pire de transmettre, au mieux de partager ce savoir avec une audience, il devient aujourd’hui de le faire créer par cette audience, qui cesse au même instant d’en être une.
Les conséquences n’en sont pas seulement productives, mais plus certainement politiques car ce sont les enjeux de pouvoir et d’autorité qui sont remis en cause. Plus d’estrades, de Magisters, de protocoles, de recettes « éprouvées », de discipline en silo ! Mais une effervescence créative sans frontières disciplinaires, des hiérarchies bousculées, des initiatives individuelles reliées, de nouvelles manières de produire des connaissances, de mesurer, d ‘évaluer, de partager.
Le jeu est bien à l’œuvre, certes, mais dans ce monde ci, débarrassé – enfin – des deux voiles du passé et de l’écran.
(Aout 2011)
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