Pour un Oui de Rupture

(Novembre 2004)

Soyons clairs et précis : à tous égards, le résultat du référendum interne du 1er décembre va consacrer la stratégie politique du Parti Socialiste pour la décennie à venir. Il va nous indiquer aussi si le Parti a retenu la leçon du 21 avril, et s’il s’apprête, enfin, à (se) gouverner autrement.

Si le Non l’emporte, le Parti confirme alors sa difficulté à sortir d’une logique semi-protestataire, fruit d’une pratique du pouvoir souvent frileuse, pas assez assumée, pas toujours maîtrisée, fruit d’un compromis bancal entre les partisans de la « Rupture » et ceux de la « Transition », les seconds étant perpétuellement soupçonné de dérive idéologique pour le seul motif qu’ils gouvernent en intégrant le principe de réalité.

Si le Oui est majoritaire, il faudra y voir le signe d’une identité sociale-démocrate qui s’assume enfin, d’un Parti prêt à effectuer un vrai travail pédagogique auprès de son électorat naturel et au-delà, prêt aussi à la confrontation idéologique et démocratique avec ses partenaires – comme ses adversaires – à gauche.

Notre Oui sera donc un Oui de rupture !

Rupture avec une pratique ambiguë du pouvoir, où compromis, calculs et opportunismes divers empêchent toute vision modernisée de s’exprimer.

Rupture avec un agenda politique, hier fixé par de seuls enjeux nationaux et présidentiels, et demain construit autour du seul espace politique qui vaille, celui de l’Europe.

Rupture enfin avec un archaïsme idéologique, où les incantations se substituent souvent aux idées, avec la mise en place d’un nouveau corpus idéologique offensif qui assume et intègre la complexité du monde, qui assume et promeut une société ouverte, qui assume et impose de nouvelles solidarités.

Quel autre terrain que l’Europe pouvait être celui de la bataille pour la construction du Parti Socialiste du XXIème siècle ?

Réjouissons nous de l’investir, pressons-nous de la gagner.

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