PARALLELISME ET COMPLEXITE
Après avoir passé ma Maitrise d’Informatique Théorique à Paris VII en1980, je me lance dans un DEA, dirigé par Maurice NIVAT.
Celui-cii travaille alors sur la synchronisation de Processus parallèles et s’intéresse entre autres à la définition des conditions formelles pour qu’un système d’écriture puisse écrire des mots infinis sans connaêtre de blocages (voir le problème fameux du Diner des Philosophes).
Je trouve alors dans les cours de Maurice NIVAT des échos de mes interrogations et intuitions sur les notions d’informations, de complexification structurelles et comportementales.
Les processus physiques, chiliques ou biologiques sont en effetdes processus parallèles qui cherchent à se synchroniser pour assurer leur stabilité structurelle, en partageant des ressources, c’est à dire en se contraignant les uns les autres, i.e. en s’informant.
J’ai deux intuitions à ce moment là :
- Qu’il y là probablement la promesse de concevoir des systèmes de processus « atomiques » communicants qui, en collaborant -c’est à dire en se contraignant les uns les autres – pouraient faire émerger des comportements nouveaux (stygmergiques).
S’il y a un espoir de reproduire artificiellement du vivant, et en conséquence de l’intelligence artificielle, il est de mon point de vue dans la parallélisation massive de processus communicants.
Je fais part à ce moment là de mes analyses à Maurice NIVAT, en lui demandant s’il n’y pas là les prémices d’une « vraie » Intelligence Artificielle » ?
Il balaiera mes analyses d’un revers de main, en m’assurant que l’IA n’avait aucun avenir et que cela était un cul-de-sac…. - Que la promesse de l’immortalité se cache aussi dans l’étude des phénomènes de synchronisation des processus, et qu’il n’y pas de différence fondamentale entre les philosophes mangeurs de riz et mon propre corps.
Je rédige donc au premier semestre 1981 un mémoire de DEA atypique sur le thème « Parallèlisme et Complexification », ou j’anticipe (j’ose le dire) les systèmes Multi-Agents et la Vie Artificielle. C’est probablement le premier mémoire de DEA d’informatique théorique où l’on doit citer KANT !
En effet, je propose dans le mémoire de rajouter deux concept « a priori » à ceux imaginés par KANT dans « Critique de la raison Pure« , à savoir le « Temps » et « l’Espace ».
Ces concepts nouveaux sont ceux de « Douleur » et « Plaisir », à partir desquels j’imagine qu’il sera possible d’élaborer une théorie de la complexification construite sur la recherche du plaisir, et l’évitement de la douleur, par les systèmes autoorganisés. I s’agit ni plus ni moins de donner une téléologiie aux systèmes et aux processus, le tout dans une optique de communication intersystèmes.
Laurent KOTT, qui supervise le travail des étudiants ne sait pas trop quoi faire de mon travail, qui est assez éloigné de l’approche mathématique à l’oeuvre dans le laboratoire. En désespoir de caue, il me conseille de contacter Ilya PRIGOGINE (à cause de ses structures dissipatives),c e que je ne réussis pas à faire.