En 2000, je travaille avec la plasticienne Catherine Van Den Steen sur un projet pédagogique autour d’Internet Métaphore de la Ville : c’est le projet « Ma Ville un réseau ». Nous nous étions rencontré quelques temps auparavant, puisque je possède plusieurs oeuvres peintes de Catherine. C’est elle qui est venu avec une ébauche de projet, où elle avait besoin de la vision d’un professionnel pour lui permettre de s’exprimer pleinement. C’est moi qui lui propose d’intégrer Internet comme métaphore de la ville dans son projet.
L’objectif était le suivant :
Internet comme métaphore de la ville
Depuis son avènement public, il y a plus de 5 ans, Internet est présenté comme un nouvel espace virtuel, où, comme dans une cité humaine, on peut faire des rencontres, discuter, échanger des documents, acheter et vendre, consommer, ou participer à divers événements.
Les commentateurs, autorisés ou non, nous parlent alors d’Internet comme d’un nouvel espace de liberté, forcément fédérateur, où l’esprit de découverte (d’autres cultures, d’autres individus, d’autres expériences) serait systématiquement à l’œuvre. La curiosité serait alors consubstantielle au web.
A y regarder de plus près, on s’aperçoit cependant que cela n’est pas si simple et que, comme dans notre monde « réel » le plus immédiat – la ville où nous vivons – nous finissons par parcourir le web de manière routinière, empruntant les mêmes chemins, visitant les mêmes sites, recherchant le même type d’information : c’est à dire en ignorant une multitude d’expériences, de cultures, d’individus mêmes, qui ne sont pourtant souvent qu’à un click de portée !
Comme dans une ville, les raisons doivent être cherchée dans la structure de l’espace lui-même : Comment les flux sont-ils organisés ? Quelle signalétique est mise en œuvre ? comment se croisent-ils ? Et comment sont ils « appropriés » par ceux qui les utilisent ?
Urbaine ou « Cyber », la problématique est donc la même : comment susciter les rencontres entre individus, communautés partageant un même espace et s’ignorant pourtant la plupart du temps ?
C’est à ce titre que ce projet pédagogique se propose d’inclure un travail sur Internet.
Le Village, qu’il soit local ou global, peut porter en lui toutes les ouvertures où toutes les ghettoïsations suivant qu’il est bien conçu, compris, approprié.
Internet comme un outil
Nous nous proposons aussi de mettre en œuvre l’Internet comme un véritable outil de travail sur ce projet.
- Comme outil de communication (web cam, mail, « chat », forum) entre les groupes (écoles, collèges, lycées) et individus (parents, intervenants, internautes mêmes) prenant part au projet. Cette communication pourra être synchrone (web cam, « chat ») ou asynchrone (mail).
- Comme Espace de travail commun : les travaux de chaque groupe pourront être visibles par tous les autres au sein d’un espace privé d’un site web dédié au projet.
- Comme lieu d’exposition : pendant toute la durée du projet, l’espace public du site web dédié permettra de suivre la progression du projet et de consulter la production des divers groupes. A la fin du projet, il sera le lieu idéal d’exposition.
Une réflexion basée sur l’usage
En entrelaçant ces deux utilisations d’Internet, on s’assure d’une démarche pragmatique et « réelle », permettant un réflexion basée sur une prise en main opérationnelle de l’outil, loin d’une approche académique ou abstraite. Bref, en étant sur le terrain, fut-il « virtuel ».
Lire le document complet ici !
LE PROJET PEDAGOGIQUE
A partir de la rentrée 2000, associés à l’Usine Ephémère installé dans la Caserne de Pontoise, et où Catherine est en résidence. nous définissons un projet pédagogique que nous allons proposer aux divers établissement de la Ville Nouvelle de Cergy Pontoise.
Nous y proposons d’intervenir, ainsi que d’autres artistes résidents de La Caserne (architectes, plasticiens, photographes, …), où, associés aux professeurs et à leurs élèves de plusieurs collèges de Cergy-Pontoise, nous allons travailler tout au long de l’année scolaire, ils vont aider ces adolescents à partir à la recherche de leur ville et de ses habitants.
3 établissements scolaires sont concernés en 2000-2001, dans des classes de SEGPA ou des 5ème, sur le territoire de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, puis 9 classes en 2001-2002.
Les productions des étudiants sont de toutes formes : reportage photo, peinture, textes, chorégraphie, musique, et sont données à voir ou à entendre dans l’espace public ou sur internet.
Voir ici un exemple de site collectant la production d’une classe du collège Gérard Philippe
Voir ici un autre exemple de site collectant la production d’une classe de SEGPA
Voir ici une nouvelle policière écrite par la classe SEGPA du Collège des Touleuses
J’y interviens de deux manières :
- Au travers d’un jeu que j’ai imaginé, et qui transforme une classe en internet et où l’on fait conftionner le protocole HTTP pour construire une page internet au tableau. Chacun a un role : afficheur, serveur, messager, instruction, etc…
En décomposant la reconstruction d’une page à partir d’une séquence d’instructions, lues et interprétées par les acteurs de la classe, on démystifie le web tout en l’expliquant. - Au travers d’un exercice autour d’un site et de son exploration.
On demande à des élèves en binomes de parcourir un site donné à la recherche d’information. Cela prend la forme d’une chasse au trésor, où les élèves doivent vraiment explorer l’espace du site.
Pour la deuxième session 2001-2002, nous élaborons une « Valise » pédagogique afin de mieux partager le projet avec les enseignants.
Un projet de CD-ROM voit un moment le jour, mais ne va pas au bout.