Du contenu, des contenants…

Il y a une tendance naturelle chez l’humain à projeter sur l’avenir sa vision du passé, et les films de SF des années 50 où les ordinateurs rêvés et clignotants de « l’an 2000 » avalent des cartes perforées nous le rappellent de manière savoureuse. Je ne voudrais pas que cela soit le cas des contenus numériques.

Le numérique sera la grande affaire du Grand Emprunt, et dans le numérique, les fameux contenus en seront la substance. J’ai bien peur qu’encore une fois les « décideurs » ne soient capables de ne financer que ce qu’ils connaissent, donc ce qui les rassurent, et ne laissent alors de côté ce qui fera les richesses de demain, que d’autres moissonneront à notre place, après les avoir fait croître.

Il y a une forme d’hypnotisme en matière de contenus à ne les considérer que comme immatériels : Des jeux vidéo – qu’ils soient sérieux ou futiles – des e-books aux e-shopping, de Second Life à la réalité augmentée  – la virtualité serait le seul et ultime horizon digital. Nous pensons radicalement, qu’au contraire, les enjeux du numérique se trouvent dans le monde matériel, dans la corporalité, dans la sensualité.

La promesse du numérique n’est pas derrière l’écran, elle est dans l’objet. En le réinvestissant, la combinaison « I.A + Télécom + Nano » nous permet de rêver un monde d’objets intelligents, interconnectés, porteurs d’expériences autant que de services et de fonctions. Il nous faut donc investir dans ces objets robotisés, ces « Robjets », qui seront alors paradoxalement des contenus autant que des contenants. Comme le message était le médium, le contenu sera le contenant.

(Mars 2010)

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