Jamais dans son histoire, l’humanité n‘a autant écrit, publié et lu qu’aujourd’hui.
Jamais les média mis à sa disposition n’ont été aussi nombreux, flexibles, appropriables.
D’appropriables à appropriés, il n’y a qu’un pas sémantique que je franchis sans réserve.
Si l’idée d’un livre universel dans sa forme est sans doute mise à mal par son incontournable avatar numérique, elle renforce celle de la diversité des supports, dans laquelle le Codex sort paradoxalement renforcé.
Si de très nombreux types de contenus et situations humaines appellent l’usage de nos fameuses tablettes et autres e-book, d’autres vont pouvoir exploiter pour notre plus grand bonheur cet objet incomparable formé d’une couverture et de feuilles imprimées, mais aussi de colle, d’odeur, de textures, d’expériences sensorielles.
Plus qu’un contenant durable, et plus que son contenu, le codex est surtout un objet d’expériences, souvent fondatrices de nos personnalités et de nos existences.
Alors que certains écrits seront exploités – c’est le mot – sur de nouveaux supports, ceux avec lesquels nous entretenons une relation d’étonnement, d’attachement, et d’amour porteront en gloire un Codex immortel.
(Janvier 2011)
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