Il existe dans le cerveau humain des neurones qui ont l’étrange propriété de réagir de la même manière quand leur propriétaire exécute une tâche ou quand il observe un congénère exécuter cette même tâche. Ces neurones sont appelés « Neurones Miroirs » ou « Neurones de Gandhi ».
Le lieu même de notre pensée serait donc structurellement prompt à être en empathie avec notre prochain.
Le numérique, et sa puissante expression dans les nouveaux réseaux sociaux tous média confondus, permettent aujourd’hui aux multitudes d’individus connectés d’être en relation et « d’observer » plus d’êtres humains qu’en aucun autre moment de l’histoire humaine.
La jonction de ces deux données peut donc nous amener à penser que nos neurones de Gandhi s’allument en une journée à des rythmes jamais atteints. Il y aurait ainsi un effet quasi mécanique d’empathie du fait des nouvelles pratiques sociales induites par le numérique.
Mais cette mécanique neuronale ne pourra suffire à nous rassurer sur la capacité des hommes à construire une société de l’empathie. Celle-ci ne pourra se bâtir que sur des nouvelles organisations d’interpellation et d’expression des intelligences.
Open Source logiciel et matériel, Crowd Sourcing, Co-création, DIY, FabLab, … sont autant des signes que le numérique induit surtout de nouvelles pratiques politiques, sociales et neo-industrielles, souvent, sinon systématiquement, partis du bas, et où le lien social, la confiance, la transparence, l’engagement, le partage sont à la fois ce qui conditionnent ces démarches, comme ce qu’elles produisent.
(Octobre 2011)
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